J 51 - J 52

Publié le 9 avril 2022 à 23:00

J 51

 

12h : Aujourd’hui nous allons rencontrer « la maison des 11 », un contact que j’ai obtenu grâce au site de Work Away, qui permet de mettre en relation des particuliers qui souhaitent un échange de bon procédés. Un peu comme le Wwoof que j’ai fais le mois dernier, mais pas seulement à la ferme. Oïkia et moi sommes invitées à manger et la maison se trouve à 1h15 de marche à pied. De quoi bien dégourdir les pattes de la louve. J’ai encore deux trois tours dans ma manche concernant Toronto et ma pratique linguistique mais je croise vraiment les doigts pour que ça puisse coller. Même si la maison des garçons n’a rien de repoussante c’est un peu frustrant de ne pas connaitre mes colocataires et de ne pas discuter avec eux. Le seul qui se montre un peu plus loquace c’est Jimmy, qui, manque de bol, est le seul qui parle français (ou à peu près). 

13h15 : Je suis venue avec un peu d’avance pour donner un coup de pouce à la préparation du repas. A mon arrivée je rencontre Stephen avec qui j’ai discuté via le site. Il est visiblement le maître des lieux et semble avoir le double de l’âge des habitants de la maison qui n’abrite pas moins de 11 personnes. Je m’attendais à quelque chose de bordélique, au moins désordonné si ce n’est un peu sale. C’est souvent le prix à payer pour la vie en communauté, mais ici visiblement c’est loin d’être le cas. Une grande pièce à vivre accueil les visiteurs directement au sein du foyer. Une cuisine américaine promet de grands repas conviviaux et justement je rencontre une première personne qui semble avoir été désignée pour le repas d’aujourd’hui. On fait les présentation, puis Stephen me présente une deuxième personne, Maëlle, française cette fois-ci. Venue au canada pour un PVT de 2 ans, elle a eu la chance d’avoir été tirée au sort et d’avoir obtenu un visa de travail, elle. 

13h45 : Dans cette maison, tout semble être prévu et organisé : un texto pour sonner le gong et nous sommes tout à coup une bonne dizaine dans la pièce pour partager un repas sur une table à rallonge. Chacun vient d’un horizon différent, tous parle anglais, et mise à part une ou deux exceptions, la moyenne d’âge est d’environ 25-30 ans. Tous différents, un point commun : le végétarisme. Et pour les novices chaque végétarien créé ses propres règles, je vous raconte pas la galère pour contenter tout le monde. Certains sont véganes, d’autres sont végétaliens, lacto-ovo-végétarien ou encore pescétarien. La seule chose qui les accorde de ce point de vu là c’est de ne pas manger de viande, je serais curieuse de discuter avec chacun pour connaître leurs motivations. Une fois de plus je suis surprise d’apprécier la facilité avec laquelle je me retrouve intégrée au groupe sans même les connaître à peine. Une grande famille semble s’être créée ici, chacun vacant joyeusement à ses occupations et interagissant avec les autres quand il juge le moment opportun. Je crois comprendre que Stephen accueille des personnes dans son foyer depuis une vingtaine d’année maintenant. Bien que tout le monde semble emballé à l’idée que je puisse venir remplir un peu plus la maisonnée, la place manque pour l’instant. J’accepte une visite néanmoins pour comprendre comment tout ce petit monde peu vivre dans une seule maison. A partir de cette grande pièce, le noyau du foyer, un escalier monte, un autre descend, et dans chaque recoins une chambre semble avoir été accueillie là, entre deux murs et deux étages. En comptant les roof-top je crois compter 3 étages plus le sous-sol et le rez-de-chaussée. A la fin de la visite, Soula est restée et me propose de me joindre à eux demain soir pour « la danse » pour le départ de Maëlle, qui approche. J’accepte enthousiaste, même s’il n’y a pas de place dans cette grande maison, je serais ravie de passer un peu de temps en leur compagnie. J’avoue aussi que malgré la bienveillance affichée par tout le monde ici, j’aurais peur de devoir marcher sur des oeufs en permanence si j’investissait les lieux : un torchon pour la vaisselle, un pour les mains, « non, ça c’est la lingette pour les plaques, avec ce produit, pas un autre ». Tout ce qui permet de vivre dans une si bonne harmonie impose forcément une quantité de règles effrayante, et même si l’expérience aurait été interessante, peut être que ça aurait été difficile aussi. 

18h30 : Voilà une semaine que je suis là et les choses n’ont pas franchement avancées. Le bénévolat me prendra moins de temps que prévu, la deuxième association ne m’a plus répondu, la maison des 11 n’est pas disponible, et je ne parle pas plus avec mes colocataires qu’avec le peu de connaissance que j’ai ici, je suis curieuse de voir comment les choses vont évoluer maintenant. 

 

J 52

 

9h : Quelques rapides courses matinales et je passe une bonne partie de ma journée aux fourneaux : cookies en tous genres pour ce soir, tarte au pomme pour l’anniversaire de Ben, et ratatouille géante. Juste de quoi parfumer la maison sur ses quatre étages. 

16h15 : Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre pour ce soir. Ils ont parlé de danse, et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas championne toute catégorie dans cette discipline. Est ce qu’ils voulaient dire « soirée » ? J’en suis pas franchement sure. J’ai aussi été conviée à rester dormir, mais je pense changer mes plans et finir la soirée dans mon lit, au cas où une deuxième soirée se profilerais dans ma coloc actuelle, puis bon, on est jamais mieux que dans son lit. 

18h15 : J’ai un peu de retard sur mon heure de rendez-vous mais finalement j’attends. J’ai marché vite, et un peu trop visiblement par ce que mes chaussettes sont tachées de sang sans que je ne m’en soit rendue compte. J’ai comptabilisé 4h30 de marche depuis hier, alors forcément ça commence à faire beaucoup si je mets les mauvaises chaussures. 

19h : Finalement, comme je m’en doutais un peu, c’est quelque chose pour le moins non conventionnel qui m’attend ce soir. Je suppose que ça s’apparente à une forme de méditation : une heure de danse, sans parler, en commençant par une position de base en yoga, à plat dos sur les sol, yeux fermés, et membres relâchés. 

20h30 : Alors, je confirme c’est pas mon truc. Mais je dois admettre que l’expérience était interessante. Je ne me serais jamais crue capable d’une telle chose, danser devant des inconnus, dans des gestes totalement dépourvus de bon sens, et ce, sans consommation de quelques sorte qu’elle soit. S’en suit une séance d’échange, en tailleur, en cercle, sur nos ressentis. Un peu trop « nos problemos » (pour ceux qui n’ont pas la référence, allez voir la bande annonce sur internet vous comprendrez) pour moi, mais pas moins interessant je dois le dire. 

23h : Le temps est passé sans qu’on s’en soit rendus compte. Dans leur bienveillance, ils s’obstinent un peu trop pour m’indiquer coute que coute le chemin du retour. J’ai beau insister, j’ai l’habitude quand même… pas moyen de me retrouver hors de la maison avant d’avoir mon itinéraire.

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