J 53 - J 61

Publié le 20 avril 2022 à 23:00

J 10 (J 53)

 

18h30 : Ce soir j’ai un rendez-vous. Par pure curiosité linguistique bien sûr ! Comme lieu de rencontre j’ai proposé le sommet de la tour la plus haute du monde (jusqu’en 2009). La CN Tower ne fait pas moins de 553 mètres de hauteur, son premier étage, accessible après une bonne quarantaine de dollars déboursés, se situe à 356 mètres du sol et donne une vue panoramique sur la ville. Ajoutez à ça un coucher de soleil et vous aurez un endroit idéal pour un premier date. Un peu inquiète à l’idée de devoir tenir une conversation toute la soirée sans discontinué, et sans porte de sortie, je suis rassurée de faire la rencontre d’un canadien réellement charmant. Il travaille dans un Startup de Google et a fait ses études dans une école française (de Toronto). Il a donc parlé français il y a de ça une bonne dizaine d’année (34 ans, puisque vous voulez tout savoir), pratique en cas d’oubli de vocabulaire. J’aurais pensé qu’il souhaiterait pratiquer un peu son français, mais il m’avoue être gêné de son piètre niveau par rapport au mien, en anglais. Il essaye de me charmer, maintenant c’est sûr ! On passe la soirée à parler de tout, de rien, à marcher, à contempler la ville qui s’endort, puis on opte pour un dernier verre (dans un bar… Vous m’avez prise pour qui ?). La conversation se fait toute seule, et en plus d’être vraiment intéressant il est très mignon. Charmant, et gentil : toujours au moment de partir qu’on croise ce genre de spécimen. 

23h30 : La soirée est passée à une vitesse folle. Je rentre chez moi le sourire au lèvre, comme une ado. Ça fait plusieurs mois que j’ai décidé d’être seule, je n’ai regretté mon choix à aucun moment, mais un peu de charme n’a jamais fait de mal. 

 

J 11 (J 54)

 

9h30 : Cette fois nous ne sommes que deux en cuisine pour ma matinée bénévolat (contre 4 la dernière fois). Je ne sais pas si ça tient à mes origines ou pas mais ma place semble être dédiée à la cuisine et ça me va bien. Les autres peignent, épluchent, ou réalisent des activités artistiques, moi je suis là pour mettre la main à la pâte. On s’active sans vraiment avoir besoin de se parler, les choses avancent bien. Je prend d’office la place du commis de cuisine et on se débrouille pour communiquer sur l’essentiel. 

13h : La fin de la matinée arrive vite, la soupe est mangée tous ensemble avant de souhaiter son anniversaire à l’une des habituées. Petit cadeau, bougies, gâteau, tout est fait comme si nous étions en famille. C’est amusant quand on jette un coup d’œil circulaire et qu’on peut constater toutes les différences présentes : jeunes, vieux, valides, non valides, handicapés ou pas, riche, pauvre, blanc, noir, vert, bleu, jaune, vert. Bref, ce que j’ai pu constater c’est que l’humain trouve toujours un point de rassemblement. Une raison pour partager, et même si par nature on est tous un peu égoïste, en réfléchissant un peu, on a tous besoin des autres. 

 

J 12 (J 55)

 

14h : C’est le moment idéal pour aller faire les boutiques. Je me suis donné pour mission de trouver une chemise canadienne (vous savez, typique, rouge, à carreaux) à ma petite maman. Pour ça Rebecca m’accompagne et nous marchons une bonne heure avant d’arriver au quartier du Kensington Market. Un grand ciel bleu avec des températures douces pourraient nous faire penser au printemps français. Rebecca a 30 ans, fini bientôt ses études de masseuse et à l’air pour le moins… Complètement paumée. C’est difficile de trouver les mots et les arguments en anglais mais j’essaye quand même. Après tout le plus important dans tout ça c’est pas de chercher ce qui nous rend heureux ? C’est facile de l’oublier, mais c’est pourtant le but du jeu je crois. Être en accord avec ses principes, rendre heureux et être heureux. Si votre bonheur passe par 80h de travail hebdomadaire soit, ou peut être qu’il résidera dans votre paresse, ou dans vos rêves, vos idéaux. Je crois que personnellement le mien se perd au milieu de tout ça. 

15h30 : Quelques boutiques plus tard je repars avec ma trouvaille sous le bras. J’espère qu’elle lui plaira. Malheureusement mes valises étaient déjà bien pleines à l’allée, à part quelques échantillons de sirop d’érable je ne vais pas pouvoir ramener autant de souvenir que j’aurais voulu.

 

J 13 (J 56)

 

8h : Aujourd’hui je vais faire la touriste, la vraie. Je pars pour une journée en groupe voir les chutes du Niagara. Les fameuses ! Une chose en moins sur ma bucket list d’ici ce soir. 

9h45 : La route vers les chutes depuis Toronto dure environ 2 heures. Mais avant on fait une halte dans la ville de Niagara-On-The-Lake pendant une petite heure pour faire des emplettes. Pour être honnête les guides touristiques font tout un foin de cette petite ville, qui est cette très charmante et s’apparente furieusement à Wisteria Lane, mais ne vaut pas sa grande réputation si vous voulez mon avis. Elle n’en reste pas moins une ville charmante. J’y achète du thé au sirop d’érable, histoire d’agrandir ma panoplie diversifiée en la matière. 

13h30 : Après divers arrêts le long de la route qui borde la côte de la rivière, nous voilà enfin devant ce lieu connu de tout le monde. Il faut dire qu’elles sont belles et puissantes, c’est vrai. Mais au risque de paraître blasée une fois de plus… ce ne sont que des chutes ! Une fois passé l’attrait de la nouveauté on peut vite s’en lasser. 

J’ai quand même opté pour l’une des attractions touristiques : la tour ! Le bateau n’étant pas en service pendant cette saison, celle-ci m’offre une jolie vue panoramique (avec un vent à décorner les bœufs) sur les chutes américaines et canadiennes. Eh oui, n’y a pas « qu’une chute » du Niagara. Il y a la plus petite, et la plus dangereuse à cause de ses rochers, du territoire américains ; et la plus grande, moins périlleuse et offrant une plus jolie vue, du côté canadien. Avant que cela ne soit interdit plusieurs casses-cou ont tentés au péril de leur vie, le paris de les affronter. Certains en sont mort…

16h30 : La météo était moins magnanime que prévue : pluie, vent, froid. Bref je m’approche quelques minutes pour contempler ces chutes mondialement connues, puis rentre les admirer de l’intérieur bien au chaud. Je passe le reste de mon temps le nez collé à la vitre, comme décors c’est pas trop mal. 

21h : Une petite sieste et c’est reparti pour un tour. Ce soir Emma me rejoint de Castleton après son travail pour sortir dans le quartier Churchill (LGBT). A nous, se joignent 4 de la maison des 11, pour un début de soirée à la maison, dont Maëlle et Shiloh qui resteront avec nous toute la soirée. 

23h30 : Before bien entamé, il est temps de continuer la soirée au Cruz & tangos pour admirer un show de drag queen. L’ambiance est à son comble et on est pas les dernières à enflammer la piste. Emma est déchaînée ce soir, on se découvre l’une l’autre sous un nouveau jour. Après avoir bavé sur le barman super sexy et s’être fait draguées par la nana accoudée au comptoir on fini par en déduire qu’on a les même goûts en matière de partenaires. Maëlle, elle, bien qu’intéressée par l’expérience semble aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau. Si vous aviez vu sa tête, prise en sandwich entre Emma et un garçon vraisemblablement gai ! Voilà quelques années que je fréquente des femmes, pourtant c’est ma première fois dans un bar gai et y a pas à dire : j’adore ! Comme c’est agréable de se sentir en sécurité, sans compétitivité, libre d’être soit même sans avoir à y réfléchir. 

2h30 : On monte dans un Uber pour continuer la soirée ailleurs. Bryan nous a invité chez un copain à deux pas d’ici. Après quelques secondes de flottement, une fois tous assis dans la voiture, chacun se regarde sans savoir quoi dire : visiblement on s’est trompé de voiture. On repart aussi vite qu’arrivés, des éclats de rires montant dans la nuit agitée du quartier. 

4h30 : C’est la fin d’une belle soirée, et d’un futur beau souvenir. 

 

J 14 (J 57)

 

9h30 : Le réveil est moins difficile que prévu. Malgré les apparences je suis restée raisonnable hier soir et à part un manque de quelques heures de sommeil ma journée ne devrait pas être trop marquée de la veille. 

11h : Direction Castleton pour retrouver ma famille canadienne préférée. J’ai été invitée pour les fêtes de Pâques et malgré mon refus poli « pour qu’ils restent en famille » je me suis vue répondre que je faisais partie de la famille. 

13h : Ils m’ont manqué ! Je suis ravie de les retrouver. Carrie me serre dans ses bras et me présente à tout le beau monde présent pour l’occasion. Toute la famille semble s’être réunie comme à noël. Tante, oncle, cousin, cousine, frère, sœur, bref tout le monde est là pour un vrai repas de fête. Plusieurs tartes sont déjà sur la table qui se remplie au fur et à mesure de denrées alimentaires diverses. C’est un peu perturbant pour moi puisque le repas sera celui du « soir » ici, donc vers 17h30. D’ici là on jouera aux jeux de sociétés, on discutera et on peindra de beaux œufs des poules de la ferme. 

17h30 : Tout le monde s’amoncèlent sans chichi pour s’assoir autour de la table, on doit être une bonne quinzaine parlant joyeusement aux uns et aux autres à travers la pièce. J’avoue qu’il m’arrive de décrocher. Les conversations de groupe sont loin d’être les plus faciles et je suis fatiguée. Il m’est déjà difficile de définir le sujet de la conversation quand je la prend en cours de route… aujourd’hui c’est encore plus dur. 

21h : Emma et Bryan me proposent de me joindre à eux pour aller chez des amis. Je refuse épuisée, et encore plus fatiguée à l’idée de devoir faire l’effort de traduction toute la soirée. 

21h30 : Mon grand lit me tend les bras, et il ne se fera pas prier bien longtemps. 

 

J 15 (J 58)

 

8h : Ce bon lit moelleux m’avait manqué. Oïkia s’impatiente et vient me réveiller à trois reprise pour aller jouer avec ses copains. Je finis pas céder et me laisser emporter hors de mon trou. 

9h30 : Petit déjeuner canadien en famille puis nous prenons la route. Tous autour du comptoir de la cuisine, comme une vraie famille, je me sens comme chez moi. Chacun bois son café, discute de ses rêves de la nuit, de son programme de la journée. J’apprécie ce moment tout simple en réalisant que c’est le dernier. Que ma belle aventure touche à sa fin, et quelle aventure ! Je suis fière de ce que j’ai pu accomplir. Fière d’avoir bravé mes peurs. Fière d’avoir appris, d’avoir partagé, d’avoir voyagé, d’avoir grandit. Fière d’avoir eu le courage de rentrer plus tôt aussi. J’y aurais vu avant une sorte d’échec : j’y vois maintenant une décision raisonnable. S’écouter, pour ne pas aller au bout coûte que coûte sans réel intérêt « juste pour me prouver les choses ». Je ne rentre pas par peur, ni à cause du mal du pays. Je rentre par ce que je n’ai pas de travail, et pas d’occupation assez importante pour échanger suffisamment et payer un loyer. J’ai atteint mes objectifs en langue et c’était le but de ma présence ici après tout. J’y ai appris une quantité de chose au passage : du traitement de la laine au souhait de vouloir, un jour je l’espère, accueillir quelqu’un à mon tour avec la gentillesse et la bienveillance desquelles Carrie et sa famille ont fait preuve. 

13h37 : Go Blue Jays go ! Pour ma dernière journée en territoire canadien je vais soutenir l’équipe de baseball de la ville. Mondialement connus, ce sport et cette équipe sont typiquement canadienne. Le stade est remplie d’un soutien impressionnant : tout le monde porte les couleurs de l’équipe. T-shirt, casquettes, et accessoires en tout genre, les quelques 50 000 supporters dans le stade le recouvre de bleu. Je rêve de m’acheter un maillot pour m’en faire un pyjama ! Mais une fois dans la boutique c’est la douche froide : 180$ pour le fameux maillot. Bon bah on va opter pour une casquette hein. 

14h : Le stade s’enflamme aux rythmes des musiques fortes, la mascotte danse, l’écran géant choisit des personnes dans le stade qui nous font coucou, ravis d’apparaître sur le grand écran. Je me surprends à connaître plutôt bien les règles du jeu, que j’explique à Maëlle, venue avec moi. Le frère de Claire, de la maison des 11, travaille pour le stade. Il nous a donc gracieusement obtenu 4 places, très bien placées en plus.

16h30 : On a gagné ! 

 

J 16 (J 59)

 

14h : 4h d’avance sont nécessaires quand on voyage en international avec son chien. J’embrasse ma louve qui semble de plus en plus à l’aise avec l’aéroport puis vais attendre de mon côté. 

17h30 : Toronto me salut en vêtissant devant moi son plus beau manteau blanc en guise d’au revoir. 

18h : La neige est épaisse et capricieuse. Aussi incongru que cela puisse paraître dans un endroit pareil, elle va nous retarder. Heureusement j’ai prévu un peu de marge pour mon escale à Montréal. 

 

J 17 (J 60)

 

3h : Avec 7h30 de retard sur l’heure initiale d’arrivée, ma correspondance pour Paris est partie depuis longtemps. Montréal est endormie quand mon appareil survole ses maisons, je n’ai pas encore fermé l’oeil, mais l’idée d’un bon lit à l’arrivée me réconforte. 

3h30 : Une fois la louve récupérée je me dirige vers le comptoir indiqué pour réclamer l’hébergement qui m’est dû. Dans un premier mensonge on m’affirme que comme les conditions météo sont à l’origine de notre retard, aucune compensation ne pourra être prise en charge. Erreur ! Je suis dans mon droit et je le sais. J’affirme connaître les droits des passagers et que l’information donnée est fausse : sachez qu’en cas de conditions météorologiques exceptionnelles, certes vous ne pourrez pas être indemnisés de votre billet d’avion, mais la compagnie a tout de même le devoir de prendre en charge votre hébergement et votre nourriture jusqu’au prochain vol. En plus de ça, je sais que les compagnies se cachent souvent derrière les conditions météo pour justifier un retard sans avoir à payer de compensation. 

  1. En quoi la neige à Toronto serait-elle « une condition exceptionnelle » ? 
  2. Contrairement à ce qu’on m’affirme, la plus importante partie de notre retard est due à un frein défectueux. Si on était partis à l’instant où la météo nous l’a permis, j’aurais pu avoir ma correspondance, mais à ce moment là les vérifications ont soulevé un problème mécanique.

Je proteste et me retrouve fasse à une réponse simple « je ne peux rien faire ». Il va falloir attendre ou aller à l’hôtel par mes propres moyens. Entendons nous bien : trouver un hôtel à 4h du matin avec un chien, et devoir prendre deux nuits sans quoi on me demanderais de partir dans quelques heures, en se confrontant à la difficulté de devoir aussi trouver un taxi acceptant les chiens à cette heure, et devoir payer pour tout ça sans avoir la certitude d’être remboursée… ça me laisse peu de choix. Non seulement j’ai raté ma correspondance mais également mon train pour Montpellier. Mon premier jour de travail qui devait commencer dès le lendemain avec la réserve sanitaire en mission dans le centre de la France avec réservation d’autres billets de train, de voiture de location et même d’hôtel. En plus de mettre le bordel dans tout ça je perdrait finalement 2 jours de travail et le salaire (très élevé pour un mission comme celle-ci… pour une fois !) qui va avec. 

4h : On pleur beaucoup trop souvent dans les aéroports. Je pleurs par ce que je suis fatiguée, par ce que je rêvais d’un simple lit plutôt que d’attendre un voyage qui durera finalement 48h. Je pleure par ce que je suis fatiguée, et par ce que j’en ai envie. Oïkia n’arrête pas de me faire des câlins, je ne sais pas si c’est à cause de ce long voyage ou de mon petit coup de mou mais elle s’applique à venir dans mes bras pour de puissantes doses anxiolytiques. Quelques instants plus tard je remarque qu’elle a soif : c’est le moment de reprendre les choses en main. Le devoir m’appelle, et on va pas se laisser abattre pour si peu. 

5h : En vrai petit bébé, mademoiselle a faim maintenant. Je ne vais pas pouvoir la faire attendre jusqu’à mon retour et n’ai pas prévu de croquettes pour ne pas m’encombrer « inutilement ». Mes bagages dépassaient déjà largement les poids autorisés (certains connaissent ma devise : « si on s’assoit pas sur la valise pour la fermer c’est qu’elle n’est pas pleine! »). Au plus grand bonheur de ma petite truffe préférée je lui achète un wrap au thon qu’elle dévore directement dans mes mains. Pas le temp d’en faire des petits bouts, elle croque dedans pendant que je lui sers. J’adore ces petits moments de simplicité, notre facilité à se comprendre parfois, sans besoin de parler, me redonnent le sourire. 

8h40 : J’ai dormi environ 1h30 ou 2h, la main sur mon sac, Oikia accrochée à la taille et mon manteau en guise de couverture. Une des difficultés de la journée c’est que je dois constamment surveiller mes affaires : vous savez tous ce qui arrive aux bagages abandonnés dans les aéroports… pas besoin de pagaille supplémentaire ! Sauf que le simple fait d’aller faire pipi ou de vouloir acheter à manger devient un déplacement général des troupes. Pour ne pas simplifier les choses ma fidèle alliée ne fait ses besoins que sur l’herbe. Autant vous dire qu’aux alentours d’un aéroport… ça n’existe pas ! Je fais des tours et des détours pour lui montrer qu’elle a le droit. Je feinte avec la neige et fini les pieds trempés glacés avant même d’avoir réussi à accomplir ma mission. 

13h : Heureusement elle est aussi certainement le chien que je connaisse, qui a le plus la côte. Je passe ma journée à discuter avec des gens qui souhaitent la caresser, même le personnel de l’aéroport se prend d’affection pour elle et menace « d’une taxe sur les chiens aussi mignons ». Une fois de plus elle ne moufte pas, et force mon admiration pour sa patience. Quelle chance j’ai eu de tomber sur une perle pareille !

17h : Mail de la compagnie aérienne : en raison des conditions météorologiques nous ne pouvons être dans la certitude de leurs impacts sur votre vol. Un potentiel retard… » c’est pas possible ce voyage ne terminera jamais ! Si j’ai trop de retard je raterais mon deuxième train que j’ai repayé une fortune à la dernière minute. 

 

J 18 (J 61) 

 

10h : Bon, j’ai quelques minutes de retard mais ça devrait être jouable. Va pas falloir traîner. L’avantage c’est que c’est la routine pour moi, je prends l’avion comme le train ou la voiture maintenant. C’est facile, instinctif, toujours pareil. C’est comme les hôtes paraît-il : les aéroports sont tous les mêmes. 

10h45 : J’attends mon bagage avant d’aller chercher mon hors format préféré. C’est amusant, pendant cet étape on a toujours un doute sur sa valise, comme avec son amoureux peut être « quand c’est la bonne : on le sait ». Mais avant ça, on doute, on regarde, on hésite. Pourtant c’est la nôtre et on la connaît ! Ce n’est pourtant pas la première fois qu’on voyage avec elle ! Je m’agace une fois de plus de cette manie qu’on les gens à s’agglutiner devant les tapis des valises. A force de tous vouloir être le premier on y voit plus rien et sommes forcés de se rapprocher nous même, de telle sorte que plus personne n’a de place pour manipuler ces grosses choses lourdes et encombrantes. 

11h15 : Ma pepette est une championne. Je la libère rapidement, ajoute les roulettes sous la caisse comme si je faisais ça tous les jours, lui donne à boire, un gros câlin et c’est parti ! 

12h : Ma place dans le train est voiture 8. Pas de doute on est bien à paris : personne ne m’aide ou ne me le propose. Je demande sans gêne, j’ai l’habitude. Une fois la caisse embarquée : barrage total. Le wagon dans lequel on est monté est minuscule et plusieurs valises sont déjà entassées dans le sas. Ma caisse ne passe nulle part et encore moins dans l’allée pour essayer de rejoindre l’autre wagon. Les personnes derrières moi se retrouvent bloquées et montent à la porte suivante. 

12h20 : après un jeu de Tetris grandeur nature un monsieur très gentil vient me proposer son aide. Quand j’explique que la valise ne passent pas entre les sièges il m’avoue qu’il vaut mieux ne pas tenter, qu’il n’y a que des vieux dans la rame et que les esprits s’échauffent. Qu’ils s’échauffent ! Je n’y suis pour rien après tout. Bon retour en France… 

17h : J’ai voulu surprendre ma petite maman sans lui annoncer mon retour (comme ça pas de stress pour elle quant au voyage), mais c’est elle qui m’a surprise. Elle m’attend à la gare, mon roc est là, et je suis de retour à la maison. Jusqu’à la prochaine aventure.  

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Commentaires

gègène
il y a 3 ans

Vous voyagez beaucoup.
super vos récit!!!