J 15

Publié le 3 mars 2022 à 23:00

7h20 : J’évite de traîner au lit par ce que ce matin j’ai prévu de faire des crêpes pour le petit dej. Un café m’accompagne pendant que je me met au fourneau, la poêle est trop vielle pour me permettre des les faire sauter mais je vais faire avec les moyens du bord. D’ordinaire c’est une corvée (oui, même pour la bretonne que je suis) mais à voir leurs grands sourires et les compliments qui fusent je ne peux que le faire de bon coeur. « Amazing ! Sooo good ! Incredible… » Leurs mines réjouies sont les meilleures raisons de me donner un peu de mal. Carrie insiste pour les manger comme chez moi alors je leurs demande de gouter d’abord sans les « berries » qu’ils veulent absolument ajouter. Juste comme ça, avec un peu de beurre (salé obviously), et beaucoup de sucre. J’ajoute un peu de citron ou de chocolat pour les plus gourmands, et la journée commence dans la bonne humeur de cette maison chaleureuse. 

8h30 : Carrie a rendez-vous avec son studio (elle chante !) ce matin alors c’est moi qui me chargerais de la ferme. Je crois que je prends un peu trop la confiance puisqu’il m’est venu l’idée de sortir sans bonnet, sans gants, sans écharpe. Plus jamais sans gants. J’étale le foin, lance les graines, dit bonjour aux poules, donne de l’eau à tout le monde puis sort les quatre moutons. La neige a recouvert le chemin d’une bonne trentaine de centimètres dans la nuit et je manque de me casser la figure à plusieurs reprises. J’espère que personne ne me regarde de la maison, je dois avoir l’air bien gauche. 

10h : Je vais enfin pouvoir me pencher un peu sur le van. Je profite d’être seule à la maison pour cuisiner encore un peu, j’improvise un cheesecake oréo/framboise, laisse mijoter un peu de riz noir avec beaucoup de légumes et note que le régime végétarien n’est pas si facile à contenter. Par principe je sais que j’y viendrais tôt ou tard (d’ailleurs plus tôt que tard) mais je repousse la tâche par logique d’accommodation. Mon style de vie légèrement mouvementé demande une certaine capacité d’adaptation, et je ne voudrais surtout pas imposer quoi que ce soit à mes hôtes potentiels. Je fais l’autruche en quelques sorte puisqu’il y a une quantité d’informations que je ne veux pas étudier tout de suite, je sais qu’une fois chose faite je suis trop sensible pour pouvoir faire machine arrière. Pour commencer il y a le livre « Le jour où j’ai arrêté de manger des animaux » d’Hugo Clément, qui habite gentiment ma bibliothèque en me lorgnant régulièrement. Il y a aussi quelques documentaires bien connus et beaucoup trop parlant pour les petites âmes sensibles comme la mienne. Chaque chose en son temps, réfléchir, ne pas précipiter les choses, et les faire pour de bonnes raisons, pour être une bonne personne, avec de bonnes convictions. 

18h : Les heures passent dans une sérénité confortable. J’ai un peu de mal à savoir par quel bout commencer la montagne de travail qui m’attend pour ma future maison. Il faut aussi que je bosse mon anglais, fasse ma lettre de motivation, gère le site, continue à écrire, et que je trouve un peu de temps pour lire au milieu de tout ça. 

19h : Un mal de dos comme j’ai rarement eu m’oblige à aller m’allonger. Douleur constante, mais heureusement musculaire, d’une intensité vive qui m’affuble de décharge électrique pendant plusieurs heures. Ça m’embête de me plaindre alors je prends sur moi mais Carrie devine. Elle m’offre tout de suite une solution bien à eux : la crème au THC faite maison. Pourquoi pas. Au passage elle m’explique la recette et demande à Emma sa bouillotte, je crois que la bouillotte fait du bien, la crème par contre… Ça ne peut pas faire de mal, et même si je suis convaincue de ses vertus je ne penses pas que ça m’ai été d’une grande aide. 

20h30 : Je m’excuse et fini la soirée dans ma lit. La position latérale m’est insupportable, je vais devoir dormir à plat dos comme une momie.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.