10h : Mes amis ont un rendez-vous administratif pour gérer leur demande de renouvellement visa de travail. Heureusement pour eux leurs démarches sont très simplifiées grâce au boulot de Raphaël. Sa boite offrant du travail à une majorité d’étranger, ils gèrent les demandes et même les paiements de ces derniers et de leurs compagnons. L’administration reste l’administration, et Adrianne vient de recevoir son visa terminé, d’une durée valide de 3 mois… 2 mois après le début de la procédure. Dans un mois il faudra déjà tout recommencer. Les démarches sont diverses, et plus ou moins compliquées mais ils m’ont déjà fait part de leur souhait d’une résidence permanente. Sans surprise après 3 ans passés ici. Ils sont « tomber en amour » du Canada, et ne s’imaginent pas un instant faire marche arrière pour rentrer en France. Je crois que je comprends l’amour de Montréal, mais je suis plutôt en désaccord quant à cette haine française contre le propre système de notre pays. Moi qui travaille dans la santé et le social, malgré mon manque de reconnaissance et de salaire je me sens plutôt chanceuse de notre fonctionnement. Je crois que nous n’avons pas à nous plaindre de notre situation, et je crois surtout que mes voyages précédents n’y sont pas pour rien dans cette prise de position. Le Suriname, les Comores : la pauvreté humaine sous toutes ses coutures, je pense l’avoir touchée du doigt, et je me sens reconnaissante d’être née petite blanche, française et bien dans mes basques.
11h : J’ai rendez-vous pour enlever la manucure jolie mais pas très pratique pour les semaines à venir. Premier point : on ne parle qu’anglais ici (avec un accent asiat soit dit en passant). Deuxième point : on me demande d’enlever mes chaussures à l’entrée. C’est monnaie courant ici dans certains commerces mais surtout chez les gens. Les boots pleines de neige ça fait tout de suite désordre mais du coup détail important pour continuer à avoir la classe : penser à ses chaussettes ! Avoir un robe moulante hyper sexy avec de beaux collants et des chaussettes à doigts de pieds multicolores ça casse un peu le personnage.
11h15 : Je prend la direction de la gare centrale pour y acheter les billets de train (hors de prix) qui vont nous acheminer jusqu’à Cobourg, en Ontario. Ici, à Montréal nous sommes au Québec, l’une des parties françaises. Mais mon but à moi c’est d’apprendre l’anglais, alors j’ai eu la merveilleuse idée de compliquer les choses et de plonger directement dans la gueule du loup en allant vivre 4 semaines dans une famille entièrement anglophone, dans la région anglaise de l’Ontario. Cette famille avec qui je suis entrée en contact grâce au site international du Wwoof (World Wide Opportunities in Organic Farming) possède une ferme nommée « The Hutt on Morganson » littéralement « La hutte des Morganson ». Le principe est simple : un échange de bon procédé impliquant un travail de quelques heures par jour de ma part (4 ici), et l’offre du gite et du couvert de leur part.
11h30 : « A cause de la Covid nous ne voyageons plus avec les animaux de cette taille ». Ici ma louve n’est pas acceptée à bord du train. En temps normal, elle voyage dans un compartiment à part, mais visiblement il va falloir que je trouve une autre solution. Je rebrousse chemin en réfléchissant aux différentes possibilités. Je tente de retrouver la maison pour mettre mon sens de l’orientation à l’épreuve mais c’est toujours pas ça. Deux rues plus loin, je manque de perdre ma main dans ce -9° ressenti -17° pour sortir mon bon vieux GPS.
14h : Un bon petit « dîner » comme ils disent ici, et nous voilà reparties pour le marché couvert d’Atwater. Fruits, légumes, boucherie, fromagerie, un marché classique accompagné d’un nombre incalculable de dérivés de leur produit phare, le sirop d’érable. Suçons, pâtes, biscuits, produit brut, gâteaux et j’en passe, pour être honnête c’est tellement sucré que même moi, grande gamine de 25 ans irrattrapable pour son envie infatigable de sucre, je pourrais commencer à m’en écoeurer.
14h45 : Un petit détour pour admirer le canal Lachine pas très loin. Il est recouvert de glace, et de neige, et le tout est suffisamment solide pour que quelqu’un se soit amusé à marcher là ou personne n’était allé afin d’y dessiner un coeur géant par le sillon de son passage.
15h : Nouvelle destination : l’oratoire saint Joseph. Un magnifique bâtiment religieux situé en hauteur. Adrianne me propose de marcher 15 minutes plutôt que de reprendre le métro, j’accepte et découvre un nouveau concept : la pluie verglaçante. J’ai été surprise de constater qu’à cette température il pouvait pleuvoir et non pas neiger. Sauf qu’à la différence, ici la pluie congèle instantanément à votre contact. Mon manteau s’est figé dans le froid, et le peu de peau que mon visage offre à l’air libre est fouetté sans arrêt pendant tout le voyage. Arrivées au pied de la basilique on voit s’éloigner la navette, après 5 bonnes minutes à attendre dans ce froid glacial on se décide à avancer pour faire le chemin à pied quitte à se faire récupérer au passage. Le concept avoir les cuisses qui chaussent alors qu’on ne les sens plus c’est quelque chose. Là haut, à bouts de souffles après un bonne dizaine de minutes à monter, la navette arrive juste en même temps que nous.
16h : Frère Joseph est l’homme d’église qui a mené le projet de cette basilique à bout. Non croyante mais toujours intéressée par de nouvelles connaissances j’avance silencieusement dans cet endroit aussi grand que joli. Petit plus, la vue qu’offre la hauteur de la bâtisse est magnifique.
18h30 : Le froid c’est épuisant. Bien contente d’être rentrée, on restera tranquilles ce soir.






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