6h30 : Bon, c’est déjà ça. Avant de me lever sur la pointe des pieds je sens qu’une visiteuse a décidé de s’incruster dans le lit. Dans cette maison par le droit de monter sur les meubles alors la fourbe a profité de mon sommeil pour se lover contre moi, j’ai du mal à lui en vouloir.
6h45 : J’ouvre la porte pour lui laisser le temps de faire un pipi matinal, le froid assaille ma peau encore endormie mais je ne résiste pas à sortir profiter des 25 cm de poudreuse qui recouvrent notre rue d’un lit moelleux. Comme une gamine le matin de noël je découvre qu’il neige avec des étoiles dans les yeux. Après ce lever de bonheur je patiente silencieusement en avançant le puzzle mille pièce qui leur donne tant de fil à retordre.
10h45 : Bien emmitouflée, je m’apprête à braver le froid. Les deux couches ne sont pas de trop pour affronter les -8° des rues montréalaises (ressenti -15°) mais Oïkia ne fait aucune différence. Elle court, saute, s’amuse, et moi je m’émerveille de la voir enfin dans son élément. A chaque pas je dois veiller à ce que la neige ne soit pas plus haute que ma botte qui n’est pas fermée sur le dessus, mes doigts pourtant bien rangés dans des gants « grands froids » sont déjà tout engourdis, et mon visage semble comme agressé de chaque pore offert à ce froid intransigeant.
15h : La balade de ce matin c’était l’échauffement, le programme de l’après-midi sera bien plus long, malgré mon espoir le soleil n’a pas réchauffé les températures de l’après-midi, il fait même -9° maintenant. Collant, chaussettes, jean, pull, manteau, gants, bonnet, tour de cou, la totale ne suffit pas : il fait froid ! Marcher, il faut marcher. Oui c’est beau, non, non on s’arrête pas. Trop froid.
15h45 : On commence par le quartier chinois, où je n’y vois… que des chinois. Oui bon, je vous l’accorde on s’y attendait un peu. Les bâtiments y retrouvent une architecture typique mêlée à cette fameuse touche américaine, au détour d’une boulangerie j’admire une personne, assez âgée, qui joue non seulement du violon sous la neige, mais surtout avec des gants. C’est amusant et joli comme image, la route continue après avoir laissé quelques cents dans son étui. Cette route elle continue vers le vieux Montréal.
16h30 : Bordée d’un port gelé une grande roue surplombe le reste de la ville gardant à son pied une patinoire naturelle spacieuse. J’ai froid, comment font ces gens pour se couvrir si peu ? Pour réconfort Adrianne m’emmène chez « Erable & Companie » afin de s’offrir « une tire de sirop d’érable » coulée et durcie par la glace devant nos yeux. Comme il fait chaud à l’intérieur du magasin il faut payer avant, et sortir rapidement avant que « le suçon » (la sucette en France) ne fonde. Pas question de perdre un doigt pour une sucette, tant pis pour mes gants si ça coule dessus mais je mangerais tant bien que mal cette sucrerie avec mes gants. Une fois croqué le sirop fond dans la bouche, c’est un délice.
17h30 : Sur le chemin du retour la nuit tombe déjà, et moi je n’arrête pas d’ouvrir de grands yeux ébahis. La neige, la couleur de la grosse brune, et le charme des rues d’ici offrent un charme que je pensais légende. Dans ma tête ce genre d’image, de maison pavillonnées et briquées de rouge, couvertes de neige et bordée de grands arbres blancs n’existait que dans les films romantiques. Montréal est beau.
18h : Deneiger sa voiture semble être un sport national ici, tout au long des routes chacun s’y applique, avec sa propre méthode et sa détermination bien personnelle.
19h : Quelques courses, et le programme de la journée s’en arrêtera là, déjà bien éprouvant.





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